dimanche 22 février 2015

12. TIERS-ETAT

Orléans
1980- 1983


French garage band from '82.  Their cavernous sound reminds 60's garagebands but also some of the 21th sentury new garage. 


Ce trio orléanais produisait un "rock français" dans l'esprit de Bijou. Après quelques concerts dont le festival "Rock d'Orléans", ils enregistrèrent un single avec un son caverneux (pas forcément voulu). Michel Embareck de Best , venu faire un reportage sur le "rock d'Orléans" y décela l'esprit du garage punk us : "Leur rock, construit sur une rythmique en béton armé possède le son caractéristique de ces garage-gangs des mid-sixties…Lorsque j'ai abordé le sujet, les Tiers Etat m'ont regardé avec des yeux ronds confus de n'avoir jamais entendu parler de Count Five ou des Seeds. Leurs héros s'appelle tout simplement Bijou, Little Bob ou Téléphone…". Si bien que le groupe s'empressa de rajouter un tampon "garage band" sur le dos de la pochette. La meilleure face du single est la B avec un insrumental malicieusement baptisé "Aphone" qu'Embareck, décidément sous le charme, n'hésite pas à comparer aux meilleurs versions de "Pipeline". Nul doute que en redécouvrant ces titres en 2014 certains y trouveront un petit quelquechose de Nu Garage! Ce 45t, à tirage confidentiel, est désormais devenu un collector item, j'en ai vu un en mauvais état à 450 euros sur la toile !!


Tiers-Etat au Rock d'Orléans 1981. 



jeudi 12 février 2015

11. GPS

Paris
1977-1986


Teenage bubblegum Punk in french. Their first single from 82 is a kind og surf-punk à la Ramones.



Parmi les premiers à conjuguer punk rock et fun en français, GPS se perdit un peu en chemin...
Au départ de GPS, 4 gamins de 13 ans de moyenne d'âge qui flashent sur le punk en 77, investissent un garage pour y composer quelques brulots comme "Pas d'avenir", leur "no future" à eux. Ils prennent pour nom GPS pour Globule Pulsation System.
Il faut attendre 1982 pour les revoir faire surface sous le nom de Garage Psychiatrique Suburbain avec un premier single sur Underdog, le label de Marc Zermati. Avec "Quand revient l'été", GPS signe la parfaite teenage bubblegum pop song en adaptant le punk fun des Ramones ou des Undertones (auteur de "Here comes the summer"!) au français. Hélas, le single n'est pas le tube qu'il aurait du être...

 En 83, Underdog sort un premier mini album 9 titres ou les 4 GPS proposent un rock français aux influences variés, du pub rock ("A ton tour") au punk ("Téléskripteur"), alternative plausible à Téléphone ou Starshooter. La qualité du disque repose en grande partie sur les talents du guitariste Tom "Backerfix" Darnal, qui a bien travaillé Steve Jones et Ron Asheton et au chant de Thierry Gesteau. "Bien dans la ville", passé assez inaperçu à l'époque,  n'a pas prie une ride et mérite une place au côté des albums de Strychnine par exemple...

 
La suite de la discographie de GPS est moins intéressante. En 85, Underdog tente de reproduire un single d'été dans l'esprit de "Quand revient l'été", c'est "Panique à la plage", mais avec les paroles débiles et la production catastrophique (synthés et voix en avant), on frise le ridicule avec un résultat plus près du Club Dorothée que des faux frères Ramones. Un deuxième album "En attendant la prochaine guerre" sort en 86 ou surnagent tout juste un titre ou deux ("Attends" qui a des accents -involontaires?- d'une power-pop à la Twilley-Seymour). Underdog tente encore deux dernières cartouches et la carrière de GPS se termine sur la pathétique "version club" de "Berlin la nuit".

 Thierry Gesteau connaît peu après le succès avec "Le Jerk" et "Poupée psychédélique" sous le nom de Thierry Hazard. Tom Darnal rejoint la Mano Negra, comme clavier, on l'a revu récemment avec "Les Patrons" groupes de reprises punk plutôt sympa.

dimanche 8 février 2015

10. LES BANDITS

Nice
1982-1986


French Riviera's pop band with great girl vocals, Les Bandits did not materialize  the hopes that critics had on them..After Les Bandits, Christine Lidon made a solo Lp produced by Richard Gottehrer.



Avec quelques autres (Gamine, Coronados...), les Bandits furent une des meilleure tentative pour accorder le français à une pop d'influence sixties garage, tentative hélas trop courte...
La formation du groupe résulte de la rencontre, à Nice, de Christine Lidon et Bernard Segard. la première s'est achetée une basse à 18 ans suite à la découverte des Ramones qui l'incite à fonder un premier trio de copines répondant au doux nom de "Shock Treatment". Bernard Segard, quant à lui, a déjà un casier plus fourni, il a débarqué à Nice en provenance de Rouen où il a fait un bref passage par la cave des Dogs. Il intègre le groupe culte niçois Dentist, en remplacement de Pierre Négre partit fonder Strideur. Segard a une forte personnalité . Passionné par les sixties, il est également un guitariste atypique comme l'évoque son partenaire chez les Bandits, Jean-Marc Mannuci : " Il est celui qui m'a fait comprendre avant tout que la virtuosité sur un manche n'était certainement pas la première qualité d'un grand guitariste de rock. Sa manière unique de jouer, sa gestuelle quasi-épileptique, ses accords avec 2 doigts seulement, son légendaire rictus, et son obsession pathologique à tourner le dos au public ne l'empêchaient pas d'avoir le riff le plus meurtrier de tous les groupes d'alors.... J'ai rarement vu des tirants de cordes aussi phénoménaux (du 060-014) se faire autant maltraiter, et j'ai rarement vu un misérable petit Fender "Champ" cracher un son aussi monstrueux... Une espèce de judicieux mélange entre Link Wray, Johnny Thunders, Alex Chilton et une version "mâle" de Poison Ivy des Cramps. Et tout ça de manière complètement innée, sans aucun calcul..."

Les Bandits à quatre. de gauche à droite : J.M. Manuci, B. Segard, C.Lidon et T. Niro.

En 1982, le couple recrute Thierry Niro à la batterie et s'échine dans leur cave sur des reprises : "Sex Beat" du Gun-Club , le "Motorbike Beat" des Rezillos ou encore "Strychnine" des Sonics. Le groupe s'étoffe avec l'arrivée de la seconde guitare de Jean-Marc Mannuci. Cette formation à 4 durera 2 ans, tourner dans le Sud-est avec un public de plus en plus fourni, composent un repertoire pour partie en français et pour partie en anglais et passe dans l'émission culte "Les Papillons Noirs" de  sur radio Baie des Anges. On les retrouve d'ailleurs sur une compilation cassette éditée par la radio avec un titre "Station", ébauche anglaise et grooviesque du futur "Toutes les nuits".


 Merci à J.L. Bassman pour partager cette rareté


"Millionnaire"  sort à 500 exemplaires chez Rekin'records un label local dont c'est la première production (ils sortiront également le Jumpin'Cadors). Les 3 titres, même si le son est un peu léger,montrent que outre leur fraicheur, les bandits possèdent des talents pour composer et la voix mélodique de la chanteuse associée à la guitare surf font mouche sur "Millionaire" et "Barbe Bleue". Lorsque les deux voix se répondent, on ne peut que penser aux angelinos de X que le couple écoute beaucoup à l'époque. Le dernier titre est un rock'n'roll plus classique avec une superbe partie de guitare dans la lignée de ce que faisait Ici Paris.Un autre titre "Monstre Raté" sort sur la compil' du label nantais Ozagen, au coté de leurs potes niçois des Mokos.

Les Bandits version Far-West avec Bernard Segard

La réputation des Bandits va grandissante. Patrice Fabien les repère lors d'un concert à Villefranche-sur-Mer. Fabien, ancien de chez CBS, vient de créer Réflexes, un label dont l'ambition est le cross-over entre le rock français et la variété, il recrute des groupes chantant en français, suffisamment pop pour décrocher un tube. Les niçois montent à Paname pour enregistrer des démos mais des tensions se font jour dans le groupe qui aboutissent à l'éviction de Jean-Marc Manucci, le groupe continue un peu en trio puis c'est au tour de Bernard Segard de partir, on le retrouve plus tard dans Bambi puis les Sirènes. Son remplaçant est Patrick Giordano, guitariste de Moko, fan de BD et de glam rock, avec sa mèche à la Bryan Gregory. Comme Christine Lidon, Giordano  a un égo bien développé et il entrevoit à travers les Bandits, la possibilité de réussir au-delà du milieu rock niçois. La chanteuse de son coté, apprécie cette nouvelle collaboration : "C'est l'alter-ego idéal, on se comprend au quart de tour, il m'émeut comme personne et fait tout pour me mettre en avant".

 

Pour la compilation "Week End à Nice, le trio ré-enregistre "Millionnaire" dans une version différente avec la guitare plus incisive de Giordano. Puis sort le single chez Réflexe avec une version revisitée du "Barbe bleu" plus formaté pour les radios FM, et en face B la jolie popsong "Toutes les nuits"; le tout emballé dans une pochette fluo, couleur chère à Fabien. "Barble bleu" est un mini-succès avec passages radios et télés. Le grouppe s'étoffe avec l'arrivée de Dorian et Christophe des Fils de Joie, mais le projet d'un album chez Polydor ne voit pas le jour et Christine Lidon dissous le groupe pour tenter l'aventure en solo chez Philips, la production de Richard Gottehrer et les passages chez Jacques Martin les dimanche après midi...

Une tentative de reformation en 96 est avortée par l'embauche de Niro chez Trust.
 




 




mercredi 4 février 2015

09. THE BOY SCOUTS

Toulouse
1984-1988


Wild Rock'n'roll from Toulouse.. If you like New Christs or Nomads, you would love the Boy Scouts Wildly!





"Wild Love" marque avec les premiers Thugs l'émergence en France de toute une floppée de groupes nourris au son du rock sauvage venu d'Australie (New Christs, Celibate Rifles…) ou de scandinavie (Nomads…) dont la plupart se retrouveront sur la compilation "Eyes On You" de Closer. Nés en 84 à Toulouse, les Boy Scouts aiment le punk mais aussi les Dogs ou les Real Kids dont ils reprennent "Outta Place" sur scène. Leurs premières compositions sont en français et leur objectif est clair : jouer plus fort et plus vite que le voisinage. "Dès le début, on a voulu jouer très fort, être toujours à fond. les copains qui nous voyaient en répétition ou en concert nous trouvaient complétement ravagés! J'avais vu pas mal de groupes toulousains en concert à l'époque et aucun ne jouait aussi fort que nous!" déclare Eric, le guitariste-chanteur à Nineteen en 87. 


Inédit ! les Boy-Scouts en français
Courtesy of Archives du Rock Toulousain

A la sortie du "Frenetic Dancing" des Thugs, ils trouvent de sérieux concurents soniques mais aussi des frères d'armes et c'est logiquement vers Gougnaf Mouvement qu'ils se tournent pour proposer une première démo. A cette époque, les Boy Scouts abandonnent la langue de Molière pour celle de Shakespeare, abandonnant de nombreux titres comme le assez-peu féministe "Elle me tient chaud" ou en traduisant certains comme "Elle ne dit jamais non" qui devient " "She never said no". Ils montent alors un nouveau répertoire dont "Wild Love" est le fer de lance "C'était notre morceau le plus hargneux et on a mis dessus nos paroles les plus violentes" se souvient Philippe Avy alias Poison. Une seconde démo finit par convaincre Gougnaf de sortir "Wild Love" en single avec une ballade pour calmer le jeu en face B, le subtil "Somewhere in The Night". Le groupe enregistre au studio Deltour de Toulouse mais les bandes sont mixées à Londres par Andy Le Vien et le single produit par Sylvain Pico (batteur de Fixed Up) et Stréphane "Rocky" Saulnier (manager des dits Fixed Up et label manager chez Sonics records). Le résultat est à la hauteur des attentes du groupe : 2 minutes de chant guerrier qui rivalise avec les meilleures production des antipodes, le tout  avec des guitares tranchantes et des chœurs qui évoquent les Thugs. Après la sortie du single, Phil Granger, le batteur, quitte le groupe, remplacé par Thierry Molinier venu des rockab' Vespa Bop. 



 L'année suivante les Boy Scouts enregistrent 9 titres au Chalet de Bordeaux sous la houlette du Kid Pharaon (au départ, plus de morceaux étaient prévus mais une foulure de la cheville du batteur l'oblige à déclarer forfait…). "Run for your life" sort sur Swamp records, le label de Laurence, leur manageuse, Les compositions moins monolithiques que "Wild Love" et les arrangements du Kid en font un des meilleurs albums français de la décennie. Hélas, comme souvent, le groupe se séparre peu après la sortie de l'album. On retrouvera Thierry derrière les fûts des Shifters puis de No One Is Innocent. Poison manie toujours aussi efficacement la telecaster avec The Shevees depuis 1998. Joël a d'abord fait partie de Prehistoric Pop puis fondé les excellents Indian Ghost, explorant depuis 20 ans l'americana à la manière de Calexico. En 2014, il sort un très bon single avec le Don Joe Rodeo Combo avec le titre définitif: "Le rock'n'roll est mort"…
le 06 septembre 2014, les Boy Scouts se sont reformés pour un concert unique au Bar Le Ravelin de Toulouse.